CGI s'appuie sur la relève formée par l'UdeS

Ce géant mondial de l'informatique implante à Sherbrooke un centre d'excellence et collaborera avec les institutions membres du Pôle universitaire

Le pdg de CGI, Michael E. Roach, le maire Jean Perrault, le fondateur de CGI, Serge Godin, le premier ministre Jean Charest, le recteur Bruno-Marie Béchard, le ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale, Sam Hamad, ainsi que le vice-président de CGI, Claude Marcoux.

Photo : Michel Caron

3 juillet 2008

Robin Renaud

Une fierté non dissimulée marquait les visages des dignitaires sherbrookois – dont celui du recteur Bruno-Marie Béchard – lors de l'annonce du 13 juin confirmant la création au centre-ville de quelque 250 à 300 emplois de pointe dans les domaines des technologies de  l'information et des affaires. Le groupe CGI y aménagera un nouveau centre d'excellence visant à développer des produits et à desservir ses nombreux clients à travers le monde. Sherbrooke vient ainsi joindre les rangs d'une liste prestigieuse de centres d'expertise situés ailleurs au Québec, mais aussi aux États-Unis, en Pologne et en Inde. Les dirigeants de ce géant mondial ont expliqué leur choix par la présence d'un bassin important de jeunes talents pour propulser leurs activités.

Cette annonce majeure a été faite au Carrefour de l'information. Le premier ministre du Québec, Jean Charest, le ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale, Sam Hamad, le fondateur et président exécutif du conseil d'administration de CGI, Serge Godin, le président et chef de la direction de l'entreprise, Michael E. Roach, ainsi que son vice-président principal et directeur général pour le Québec, Claude Marcoux, ont participé à l'événement.

«Ce nouveau centre d'excellence permettra à CGI de continuer à offrir la combinaison de services assurés localement et ailleurs dans le monde, qui convient le mieux selon les besoins de chaque client, a déclaré Claude Marcoux. En alliant la main-d'œuvre qualifiée que l'on trouve à Sherbrooke au savoir-faire technologique de CGI, nous allons créer un environnement qui assurera le succès et la croissance mutuels de CGI et de la région de Sherbrooke.»

Gisement, filon et source

CGI confirme avoir choisi Sherbrooke en raison de la présence d'une importante source d'étudiants et de professionnels en TI qualifiés et bilingues, de partenariats avec les universités et les cégeps de la région, ainsi que de la proximité de clients actuels.

Ce qui a fait dire au recteur que Sherbrooke doit plus que jamais mettre en valeur tout le potentiel de la ville universitaire qu'elle est : «Sherbrooke jouit d'une caractéristique unique avec la plus forte densité d'étudiants en Amérique du Nord : un résidant sur cinq est aux études supérieures et plus de 80 % de ces jeunes proviennent d'autres régions et pays. Mais qu'est-ce que ça change et qu'est-ce que ça donne d'être une telle ville universitaire? Aujourd'hui, nous en avons une démonstration particulièrement parlante. Nous constituons une destination privilégiée pour la création d'emplois de qualité dans la nouvelle économie qui prévaudra dans la société du savoir en émergence. Il s'agit là d'un atout formidable pour maintenir et rehausser le niveau de vie de toute l'Estrie.»

Le recteur a salué le choix de CGI en estimant qu'il incarne parfaitement la volonté qui fait consensus auprès des leaders sherbrookois : «L'industrie minière s'implante là ou elle trouve des filons. L'industrie du pétrole le fait où il y a des gisements. De la même façon, CGI a eu la sagesse et la clairvoyance de s'établir là où l'on retrouve une source importante de jeunes talentueux, allumés et bien formés pour assurer le plein déploiement de cette activité. C'est par de telles implantations que nous réalisons l'orientation convenue au Sommet de Sherbrooke, qui est de développer notre communauté en une destination mondiale de 1^er choix en matière d'innovation.»

Partenariat gagnant

Le centre d'excellence verra le jour grâce au soutien du gouvernement du Québec, de la Ville de Sherbrooke ainsi que des partenariats d'enseignement et de recherche avec les institutions universitaires et collégiales membres du Pôle universitaire de Sherbrooke.

«Le projet de CGI est structurant pour la région, car il permet la création d'emplois de qualité bien rémunérés. La mise en œuvre du plan de formation étoffé qui en découle contribuera de façon significative au développement d'une main-d'œuvre hautement spécialisée et au maintien dans la région des finissants universitaires et collégiaux», a déclaré pour sa part le premier ministre Jean Charest.

CGI investira 3,7 M$ pour former ses nouveaux employés et le gouvernement du Québec ajoutera une contribution de 1,7 M$ puisée dans l'enveloppe d'Emploi-Québec. D'autres partenaires tels que le ministère du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation et la Société de développement économique de Sherbrooke ont aussi confirmé une participation financière qui pourrait atteindre 100 000 $ chacun.

CGI compte augmenter son effectif à Sherbrooke à environ 250 professionnels au cours des deux ou trois prochaines années. Un chiffre «conservateur», au dire du fondateur et président du conseil de CGI, Serge Godin, un diplômé de l'UdeS : «Lorsqu'on a inauguré notre premier Centre d'excellence, au Saguenay, on prévoyait créer une cinquantaine d'emplois. On y compte aujourd'hui 445 employés, dont 267 personnes qui desservent des clients de partout à travers le monde.» Le centre de Sherbrooke, qui servira de nombreux clients internationaux, se spécialisera dans les technologies émergentes, le Web et la maintenance d'applications dans les principaux secteurs d'activité de CGI : le secteur public, les services financiers, les télécommunications et les services publics, le secteur manufacturier ainsi que celui du commerce de détail et de la distribution.

En un peu plus de trois décennies, CGI est devenue l'une des sept plus importantes entreprises indépendantes de services en technologies de l'information et en gestion des processus d'affaires dans le monde. Elle emploie quelque 27 000 professionnels et compte plus de 100 bureaux dans 16 pays. Son chiffre d'affaires annualisé est d'environ 3,8 G$ canadiens. Au Québec, elle emploie plus de 9000 personnes.